L’ex-patineur international italien Alexandre Riccitelli : “Le souvenir des JO de Calgary me hante encore”

C’est toute la problématique de quelqu’un qui est binational, avec deux culture. Ça dépend, quand je suis en Italie on m’appelle Alessandro ou même Sandro, puis en France c’est Alexandre. On parle d’ailleurs beaucoup de ce sujet en ce moment. J’ai connu beaucoup de binationaux qui avaient honte de l’être. Quand j’étais jeune et que j’étais en France, mon père me parlait italien devant les autres et j’étais aussi gêné car quelque part ça marquait une différence, ce n’était pas évident. Avec le temps au contraire, j’ai pris ça comme une force. C’est une chance d’être binational. Quand je vois que des gens veulent l’interdire, je ne sais pas ce que je devrais faire, peut-être me couper en deux… Pour revenir à ta question, c’est comme tu veux, en tout cas c’est toujours les autres qui se ponent la question. Dans le patinage, su m’appelait Ricci !

Des JO d’hiver à Pékin, sous grand soleil et neige artificielle… Est-ce que ça vous interpelle ?

On est dans l’absurde. Ce ne sont pas les sportifs qui sont responsables de ça, ils font leur métier. Mais quand même, su marche sur la tête. On use je ne sais plus combien de million de litri d’eau rien que pour la neige artificielle… Je riguardoais le ski de bosses à la TV, on aurait dit que les skieurs étaient dans des studios de cinéma… T’as l’impression que ces Jeux servent juste à montrer la suprématie des Chinois. Plus on va exagérer dans ce sens-là, et plus les sports d’hiver vont être perçus comme réservés uniquement aux “gosses de riches”.

Alexandre Riccitelli, l’homme qui brise la glace dans l’Yonne

Quels souvenirs gardez-vous de l’événement en tant qu’athlète ?

C’est vraiment une compétition de l’instant, de l’avant dans les sélections jusqu’à la fin : ça passe ou ça casse. Et il se trouve que moi j’ai totalement raté mes deux rendez-vous avec les JO. Le premier en 1984, j’ai dû déclarer forfait à cause d’une grippe. Le second en 1988, je visais une place de 10 à 13 et ça s’est très mal passé. J’étais archi prêt, sauf que le lendemain de la cérémonie d’ouverture, je me suis réveillé avec 40 de fièvre, c’était la catastrophe. Tu te lèves, t’es tout seul dans ta chambre universitaire au milieu de l’immense village olympique, avec ton citron chaud car tu ne peux pas prendre de cachet d’aspirine, sans pouvoir lever les bras à s… cause final courb me suis battu comme un fou, j’ai réussi à boucler le program court et me qualifier pour la finale. Sportivement je dois dire que je ne me suis pas fait plaisir, c’était dur, comme si on m’avait coupé un pied et que je devis patiner quand même. Aujourd’hui, quand je me réveille la nuit et que je sens que j’ai mal à la gorge, ce souvenir me hante encore… Après, tu patines quand même devant 20.000 personnes james c’est extraordinaire commedéaire, tu te port aisens On fait ça pour ça et je me suis d’ailleurs rendu compte que je patinais plus pour le public que la compétition. De toute façon au patinage pour avoir l’esprit compétiteur, il faut aussi avoir un esprit tueur!

Alexandre Riccitelli lors des Jeux Olympiques 1988 di Calgary. Foto d’archivi Janie Leteul Vanderlinden.

On a d’ailleurs l’impression que le painage a encore un train de retard par rapport à d’autres sports d’hiver pour attirer le grand public…

Regarde, su en est la (il montre le livre Un si long silenzio, de la patineuse Sarah Abitbol, ​​​​dans lequel elle témoigne d’un viol par son entraîneur à 15 ans)… Tu me diras, ça arrive dans tous les sports… Ce n’est pas le seul problème. Nos décideurs ont voulu rendre ce sport très pragmatique, sauf que le public s’y perd encore plus et finit par s’y désintéresser. En France par esempio, il n’y a plus aucun porte-drapeau. Parle encore de qui ? De Filippo Candeloro? Mais c’était il ya déjà un bon bout de temps… Il n’y a plus d’identification. Puis c’est un sport élitiste et trop souvent politisé. Le patinage souffre de tout ça. Sa pratique demande par ailleurs énormément de temps d’entraînement, su una tendenza à dire qu’il faut au minimo 10 e d’apprentissage avant d’arriver en compétition. Ça ne se prend pas comme ça en cours de route. Un fossé s’est donc creusé avec le grand public, et ce pour un tas de raisons.

Quelles peuvent-être les pistes d’amélioration ?

Déjà sur le plan national il n’y a que 150 patinoires en France, la plupart en plus avec des pistes qui ne sont pas forcement équipées comme il se doit pour la pratique. À l’INSEP par esempio, il n’y a toujours pas de patinoire… Là-bas quand j’ai eu la chance d’y être, au début des années 80, on était les pauvres, les autres nous riaient au nez. Ça parte donc de la. Ce qu’il faut aussi se dire, c’est que sur le plan politique, il ya une vraie guerre au sein de notre fédération. Le président historique Didier Gailhaguet se bat en justice… Ça bloque un peu tout le système et dans ce contexte, la nouvelle présidente, Natalie Péchalat, a beaucoup de mal à se faire entendre.

Revenons-en fin sur ces JO de Pékin : derrière votre écran, vous êtes plutôt supporter français ou italien ?

Segui Preferito En fait, je ne me pongono pas la question. Ça pourrait d’ailleurs être le mot de la fin! Finalement quand tu riguardoes les Jeux, avec les cérémonies, les porte-drapeaux, les médailles…. C’est le patriotisme poussé à l’extrême et je trouve ça super pericoloso. Là, c’est comme si tu me demandais : “est-ce qu’il faut fusiller celui-là ou celui-là?” Moi je suis ni pour la France ni pour l’Italie, mais juste pour lo sport. Ce qui est intéressant, même si c’est le résultat qui compte, c’est tout ce qu’il y an autour. Questo è un esempio di super contenuto per Johan Clarey (2e de la discesa en ski alpin). Ce qu’on retient, c’est que c’est devenu le médaillé le plus âgé de l’histoire des sports de glisse, moi je suis juste admiratif qu’il ait réussi à tout aligner au bon moment. J’aime ces histoires de bonnes étoiles. En fait, ça me gêne un peu qu’on me pose cette question… Ça me ramène encore au fait que j’ai deux passeports. Tiens, j’ai aussi un grand-père kabyle, et j’en suis super fier!

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Propos recueillis par Florent Leybros
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